Travailleuse sociale en santé mentale depuis plus d’une vingtaine d’années, elle est aussi artiste dans l’âme. Enfant et adolescente, elle avait toujours un crayon dans les mains pour dessiner. C’est dès l’âge de 16 ans qu’elle s’initie à la peinture.  L’art fut cependant mis de côté un certain nombre d’années pour se consacrer à sa famille et à sa carrière en service social. En 2006, c’est par la reprise de cours de peinture qu’elle réintègre l’art dans sa vie; en 2010, elle installe son propre atelier et exerce plus régulièrement sa pratique artistique. Depuis toutes ces années, elle participe à de nombreux ateliers avec divers artistes et elle touche à plusieurs mediums. 

Pendant son certificat en arts visuels, le cours « psychologie des arts » sera un tournant majeur dans sa démarche.  En effet, au plan personnel, c’est ce qui lui permettra d’accéder à une plus grande liberté artistique. Professionnellement, il deviendra évident pour elle, que l’art a des propriétés qui favorisent le mieux-être de la personne et peut ainsi, jouer un rôle important dans une démarche de rétablissement.  De fait, en 2017, elle obtient sa certification pour animer des groupes avec l’outil du journal créatif dans son milieu de travail. Il devient alors indéniable des bienfaits de l’art sur la santé mentale. Cet intérêt grandissant, elle poursuivra des cours universitaires en arts thérapies pour parfaire ses connaissances.

Parallèlement, l’artiste continue son cheminement. Les techniques mixtes sont une voie extraordinaire pour rencontrer l’immense potentiel de la créativité et l’approche intuitive est privilégiée puisqu’elle permet d’explorer tous les possibles.

« J’aime plonger dans cet univers mystérieux où le temps n’existe plus, où s’installe une forme de dialogue vivant et dynamique, entre moi et la création.  L’abstraction, c’est l’intangible, c’est une rencontre fascinante entre la ligne, la forme et la couleur.  Pour moi,  l’intuition se manifeste à  chacun des gestes que je pose. Le tableau m’offre ainsi, une nouvelle perspective, une  réponse tout en mouvement, en nuance, en superposition de couleurs et de transparence.   Le pas de recul me permet de mieux saisir ce langage qui s’établi progressivement entre nous;  une invitation à renouveler l’élan du geste, d’une couche de peinture à l’autre, jusqu’à ce que je ressente intérieurement, ce dialogue intime, achevé.  

L’ensemble de ce processus me nourrit, me connecte à ma nature profonde, en cette source interne de créativité et de vitalité.  Les diverses émotions ressentis et le bien-être que j’en retire provoquent toujours en moi, l’intense désir de revivre l’expérience du tableau blanc ou encore, du «tableau en devenir».   Pour l’artiste que je suis, l’art est non seulement ma passion mais aussi mon oxygène, une nécessité pour demeurer en liaison profonde avec moi-même et ainsi, prendre soin de mon équilibre psychologique. » – Lyne Gravel –